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K.Krichi: La réconciliation économique est une prérogative de l'IVD

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Khaled Krichi vice président de l’instance de Vérité et de Dignité (IVD) était l’invité de midi-show aujourd’hui mercredi 20 juillet 2016. Krichi a parlé de la position de l’Instance vis-à-vis de l’initiative de réconciliation économique et financière.

 


Il a également rappelé le fonctionnement de l’instance. De fait, Krichi a expliqué qu’en dépit des démissions et des postes évidés, ceci « n’a pas influé et n’influera pas sur le travail de l’Instance ». Il a ajouté que l’IVD est tout à fait capable d’assumer sa mission jusqu’à la fin de son mandat en  2018.

« On rassure les gens : avec nos moyens actuels, nous sommes capables de mener à bien toutes nos tâches. Nous gérons 65 000 dossiers. Nous jouissons d’une large approbation nationale et jouissons aussi de la confiance de l’Etat".



La réconciliation financière et économique une affaire propre à l’IVD


Krichi estime que l’IVD assume pleinement son rôle et même si l’Instance ne s’accapare pas pour autant à elle seule le rôle de réconcilier, il s’agit de l’Instance légalement habilitée à gérer de tels dossiers. « Nous collaborons avec les institutions de l’Etat et respectons leurs prérogatives et le respect doit se faire dans les deux sens".


La loi de la justice transitionnelle implique que toute réconciliation doit forcément passer par l’IVD. Nos prérogatives nous permettent de suivre de près tout processus de réconciliation ». Ceci dit, explique Krichi, le projet de loi sur la réconciliation économique et financière, fait partie des dossiers que l’IVD se doit de gérer. « Nous sommes en train de gérer ce dossier selon un modèle pilote même si il y aura un amendement des articles."


Selon le vice-président de l’IVD, le projet de loi n’ajoute rien. « C’est comme si on défonçait une porte ouverte ! Ce sera de l’argent jeté par la fenêtre parce que l’IVD est tout à fait capable de gérer ce dossier comme il se doit. Le projet a créé des polémiques inutiles. Nous n’avons pas de problème avec l’initiative en tant que telle, mais contestons certains articles et la façon de le traiter. Selon la loi de la justice transitionnelle, un projet de loi sur la réconciliation est considéré comme un travail parallèle si l’on recourt à d’autres instances ! Le seul cas pour que ce soit fait dans les normes c’est qu’aucune structure parallèle ne gère ce dossier alors que l’IVD est l’instance légale, légitime et qui a l’habileté de le faire ! Nous gardons la porte ouverte à la réconciliation alors pourquoi s’adresser à d’autres structures ? », dit-il.

Et d’ajouter
« La présidence accepte l’amendement de certains articles, c’est ce qui a été dit durant la réunion d’hier. Nous avons formulé nos réticences vis-à-vis de certains articles et les représentants de la présidence ainsi que les députés ont respecté notre point de vue. Donc l’on estime que la réunion était positive parce que ne n’avons pas été mis à l’écart alors que ceci est de notre rôle », explique-t-il.


 

La porte de la réconciliation toujours ouverte

 

 Krichi dit que durant une réunion fermée, l’Instance a tracé une stratégie de travail sur deux ans pour fixer ses missions. Il a expliqué que pour traiter les 65 000 dossiers, l’IVD commence par des séances secrètes.

« Environ 4% des dossiers n’ont pas été retenus car ils n’ont pas de rapport avec la spécialité même de l’IVD. Les 50 000 autres seront traités à l’automne prochain, il y aura des séances d’écoute publiques où les auteurs témoigneront devant tous. Celle-ci sera diffusée en direct par les médias. Et le public va pouvoir s’informer de toute la vérité et tous les abus qui ont eu lieu durant ce dernier siècle.

Le sujet est en train d’être traité avec des experts internationaux, on a dressé une nouvelle mouture de travail qui nous permettra d’éviter les failles qui ont été faites par d’autres pays.
Ceci dit, le but est de dévoiler la vérité pour que les tunisiens puissent comprendre et plier cette page. Il ne s’agit pas de  vengeance.

Plusieurs personnalités de l’ancien régime ont déposé leurs dossiers et ont toutes accepté les séances publiques. Sauf qu’on ne peut pas encore révéler les noms sans leurs accords. Les gens le sauront en temps et en heure puisque des séances publiques et médiatisées auront lieu ».